L’âme et le cœur

Du baume au corps
C’est le mot d’ordre
Comme fait aux morts
Sous dôme d’opprobre
Et lame d’octobre

De mâles paroles
Ressortent d’ombre
Gorges de bronze
Forgent des anges
Du corps de bonzes

Leur sort s’allonge
Dévore les âges
Essore les pages
Ignore les phrases
Les mots s’élaguent
Au sol s’épongent
Coulent des paysages
Déniés aux songes
Reliés aux mondes
Des dieux immenses
Aux yeux semonce

Lieux de semence
Lit de démence
Pieux démon lance
À Dieu sa louange
Vieux son langage
Ses vœux de fange
Suaves ou rances
Soulèvent les anges
Sous leurs traits sages

S’élance leur rage
Ils foncent, en nage
Avancent et passent
Dénoncent l’outrage
Défoncent et cassent
Ils sont l’orage

Dans un nuage
Démon s’efface
Tu, son message
Ne laisse pas trace
Plaisant présage

Des monstres en face
Des marécages
Le mont Parnasse
La mort en pages
Le jour de Pâques
La tour de Pise
Le dernier acte
Feu d’artifice
Le premier art
La poésie.